Le Premier ministre britannique David Cameron, acclamé par des députés
conservateurs et la presse eurosceptique, faisait toutefois face à des
critiques, y compris dans son camp, au lendemain de son "clash"
bruxellois qui isole la Grande-Bretagne plus que jamais en Europe.
De
retour au Royaume-Uni après avoir refusé un changement de traité à 27
au nom de la défense des intérêts financiers de son pays, David Cameron a
reçu vendredi soir à dîner des parlementaires conservateurs, dans sa
résidence de Chequers, à l'ouest de Londres.
Parmi eux figurait,
selon la BBC, le député eurosceptique Andrew Rosindell, qui avait
demandé à David Cameron de se comporter "comme un bouledogue" lors du
sommet de l'UE et qui a décrit l'ambiance de cette soirée comme
"extrêmement positive".
Le gouvernement a de nouveau justifié samedi
sa position, démentant tout isolement du Royaume-Uni. "Nous avons
protégé les services financiers britanniques et les entreprises qui
commercent avec l'Europe", s'est félicité le ministre des Finances
George Osborne.
"Quand les discussions concernent le marché unique, elles impliquent les 27 membres de l'Union européenne", a-t-il fait valoir.
L'enthousiasme
était aussi de mise dans la presse populaire, traditionnellement
eurosceptique, comme la majorité de la population britannique.
"Le
jour où il a fait passer la Grande-Bretagne en premier", jubilait le
tabloïd à gros tirage Daily Mail, saluant le "courage et les qualités de
leader" du Premier ministre.
Le Daily Express se réjouissait de voir
"la Grande-Bretagne proche de la sortie de l'UE" et le Sun se
félicitait du "veto historique" du "héros" David Cameron, représenté en
Une habillé comme Winston Churchill.
Mais l'éditorial du Sun, le
tabloïd de Rupert Murdoch, était dissonant, soulignant la faible marge
de manoeuvre d'un Premier ministre sous pression de l'aile eurosceptique
de son parti, et revenu de Bruxelles sans les garde-fous réclamés pour
les services financiers. "A peine de quoi se réjouir", concluait-il.
Même
ton critique du côté du Financial Times, dont le directeur Lionel
Barber soulignait sur la BBC que David Cameron "n'avait reçu aucune
assurance de la part de ses collègues européens" concernant la
protection des intérêts de la City.
"Je n'arrive pas à voir ce que le
Premier ministre a gagné", estimait encore le journaliste, prédisant
que le Royaume-Uni "allait devoir à un moment ou à un autre revenir à la
table des négociations".
Qui plus est, s'il n'a pas adopté l'euro,
le Royaume-Uni réalise 40% de son commerce avec la zone euro et un
effondrement de la monnaie unique pourrait avoir des conséquences
dramatiques pour l'économie britannique.
Michael Heseltine, l'une des
principales figures du parti conservateur --en bisbille à l'époque avec
Margaret Thatcher-- et homme d'affaires europhile, a jugé que les
intérêts de la City n'étaient absolument pas protégés par la position de
David Cameron.
"Les Européens peuvent théoriquement créer des règles
pour la zone euro, qui rendraient plus difficile l'activité des
services financiers en-dehors", a-t-il prévenu.
L'opposition travailliste s'est également inquiétée de voir Londres exclu de choix économiques décisifs pour son avenir.
Et
David Cameron est confronté à des tensions au sein même de son
gouvernement auquel participent les libéraux-démocrates, pro-européens,
même si le vice-Premier ministre Nick Clegg a assuré que la coalition
était "unie" derrière le Premier ministre.
"C'est une journée noire
pour la Grande-Bretagne et pour l'Europe. Nous sommes dans la salle
d'attente alors que des décisions cruciales sont en train d'être
prises", avait dénoncé vendredi Lord Matthew Oakeshott, membre "lib-dem"
de la chambre haute britannique.
conservateurs et la presse eurosceptique, faisait toutefois face à des
critiques, y compris dans son camp, au lendemain de son "clash"
bruxellois qui isole la Grande-Bretagne plus que jamais en Europe.
De
retour au Royaume-Uni après avoir refusé un changement de traité à 27
au nom de la défense des intérêts financiers de son pays, David Cameron a
reçu vendredi soir à dîner des parlementaires conservateurs, dans sa
résidence de Chequers, à l'ouest de Londres.
Parmi eux figurait,
selon la BBC, le député eurosceptique Andrew Rosindell, qui avait
demandé à David Cameron de se comporter "comme un bouledogue" lors du
sommet de l'UE et qui a décrit l'ambiance de cette soirée comme
"extrêmement positive".
Le gouvernement a de nouveau justifié samedi
sa position, démentant tout isolement du Royaume-Uni. "Nous avons
protégé les services financiers britanniques et les entreprises qui
commercent avec l'Europe", s'est félicité le ministre des Finances
George Osborne.
"Quand les discussions concernent le marché unique, elles impliquent les 27 membres de l'Union européenne", a-t-il fait valoir.
L'enthousiasme
était aussi de mise dans la presse populaire, traditionnellement
eurosceptique, comme la majorité de la population britannique.
"Le
jour où il a fait passer la Grande-Bretagne en premier", jubilait le
tabloïd à gros tirage Daily Mail, saluant le "courage et les qualités de
leader" du Premier ministre.
Le Daily Express se réjouissait de voir
"la Grande-Bretagne proche de la sortie de l'UE" et le Sun se
félicitait du "veto historique" du "héros" David Cameron, représenté en
Une habillé comme Winston Churchill.
Mais l'éditorial du Sun, le
tabloïd de Rupert Murdoch, était dissonant, soulignant la faible marge
de manoeuvre d'un Premier ministre sous pression de l'aile eurosceptique
de son parti, et revenu de Bruxelles sans les garde-fous réclamés pour
les services financiers. "A peine de quoi se réjouir", concluait-il.
Même
ton critique du côté du Financial Times, dont le directeur Lionel
Barber soulignait sur la BBC que David Cameron "n'avait reçu aucune
assurance de la part de ses collègues européens" concernant la
protection des intérêts de la City.
"Je n'arrive pas à voir ce que le
Premier ministre a gagné", estimait encore le journaliste, prédisant
que le Royaume-Uni "allait devoir à un moment ou à un autre revenir à la
table des négociations".
Qui plus est, s'il n'a pas adopté l'euro,
le Royaume-Uni réalise 40% de son commerce avec la zone euro et un
effondrement de la monnaie unique pourrait avoir des conséquences
dramatiques pour l'économie britannique.
Michael Heseltine, l'une des
principales figures du parti conservateur --en bisbille à l'époque avec
Margaret Thatcher-- et homme d'affaires europhile, a jugé que les
intérêts de la City n'étaient absolument pas protégés par la position de
David Cameron.
"Les Européens peuvent théoriquement créer des règles
pour la zone euro, qui rendraient plus difficile l'activité des
services financiers en-dehors", a-t-il prévenu.
L'opposition travailliste s'est également inquiétée de voir Londres exclu de choix économiques décisifs pour son avenir.
Et
David Cameron est confronté à des tensions au sein même de son
gouvernement auquel participent les libéraux-démocrates, pro-européens,
même si le vice-Premier ministre Nick Clegg a assuré que la coalition
était "unie" derrière le Premier ministre.
"C'est une journée noire
pour la Grande-Bretagne et pour l'Europe. Nous sommes dans la salle
d'attente alors que des décisions cruciales sont en train d'être
prises", avait dénoncé vendredi Lord Matthew Oakeshott, membre "lib-dem"
de la chambre haute britannique.