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    مُساهمة من طرف المدير العام الخميس أغسطس 09, 2012 12:08 am

    A Tamanrasset, l’eau potable est toujours aussi précieuse. Neuf mois
    après la mise en service du mégaprojet de transfert d’eau In
    Salah-Tamanrasset, les habitants s’approvisionnent toujours en citernes.
    En cause : salinité de l’eau, fuites et vétusté des canalisations. En
    ville, tout le monde a désormais la preuve que le projet a été réalisé
    pour alimenter en priorité un pôle industriel.






    L’eau coule dans les robinets des Tamanrastis, mais pas autant que
    l’argent dépensé pour... acheter de l’eau potable. Neuf mois après la
    réception du mégaprojet de transfert d’eau à partir de la nappe albienne
    d’In Salah vers la wilaya de Tamanrasset, l’eau potable demeure un luxe
    pour la population. Les vieilles habitudes n’ont pas changé dans la
    capitale de l’Ahaggar. Comme avant, les camions-citernes sillonnent
    plusieurs fois par jour les quartiers de la ville, les fardeaux d’eau
    s’achètent comme des petits pains et les sources d’eau douce ne
    désemplissent pas. La majorité des habitants refuse de boire cette eau
    précieuse, tant attendue. De l’avis de nombreux citoyens des quartiers
    desservis par le transfert, l’eau présente un taux de salinité
    «anormal», voire très élevé.


    Ceci rend systématiquement impossible son utilisation pour la
    consommation, la cuisine et en particulier la préparation du thé,
    tradition indissociable du Sud algérien. «Lorsque je lave la vaisselle,
    je trouve des traces blanches dessus», confie une mère de famille. Une
    autre ménagère nous apprend «ne jamais pouvoir cuisiner avec cette eau,
    notamment les légumes secs». Une autre partie des quartiers de
    Tamanrasset ne connaît pas ce problème puisqu’elle n’est toujours pas
    raccordée. Dans les quartiers apparemment plus chanceux, les fuites dues
    à la vétusté du réseau de canalisations les privent carrément d’eau.
    Pourtant, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour réaliser le
    plus grand projet depuis l’indépendance dans cette région dépourvue de
    sources hydriques.



    Saumâtre


    Un budget colossal de 197 milliards de dinars a été alloué pour ce
    transfert d’eau de 750 km, un lancement très médiatisé et une
    importation de main-d’œuvre étrangère assez coûteuse : toutes les
    conditions étaient réunies pour apaiser la soif des habitants de
    Tamanrasset. Alors pourquoi le projet ne satisfait-il toujours pas la
    population ? Que sont devenus la station de déminéralisation et le
    nouveau réseau de raccordement ? Le projet n’a-t-il pas été réalisé à
    100% ? Ou a-t-il été construit pour d’autres objectifs comme l’attestent
    certains ? La salinité de l’eau fait polémique à Tamanrasset. Une
    réalité confirmée par Liess Hidouci, directeur général du projet. «L’eau
    est saumâtre certes, mais elle répond aux normes requises par
    l’Organisation mondiale de la santé, et les analyses effectuées
    régulièrement sur cette eau le prouvent», explique-t-il.


    Même son de cloche chez Messaoud Terra, directeur de l’alimentation en
    eau potable au ministère des Ressources en eau : «L’eau provenant d’In
    Salah est de 1,7g de chlorures, qui seront réduits à 1 g seulement après
    la réalisation de la station de déminéralisation», promet-il. Cette
    station de déminéralisation, prévue à In Salah, devait accompagner la
    réalisation du transfert d’eau. Mais à ce jour, les travaux ne sont
    toujours pas entamés. Le projet de réalisation de la station sera lancé,
    selon la tutelle, en 2012. En attendant, les habitants de Tamanrasset
    continuent à s’approvisionner en eau potable, grâce à des
    camions-citernes, au nombre d’environ 350, qui font le tour de la ville
    afin de remplir les citernes installées chez les particuliers, dans les
    institutions publiques, les restaurants, etc.



    Calculs… rénaux

    Une citerne de 2000 l est, par exemple, cédée à 1000 DA, pour un usage
    d’une semaine en moyenne pour une famille, ce qui atteint la coquette
    somme de 5000 à 6000 DA par mois. Ce qui n’est pas à la portée de tous
    les consommateurs. Les Tamanrastis font donc appel au «livreur d’eau»
    qui remplit à l’aide d’un tuyau la citerne – parfois deux – déjà
    installée, tellement la demande est importante. Puisée des puits, l’eau
    des citernes sert à la cuisson et à la consommation. Certains préfèrent
    faire la navette jusqu’au puits d’Izarzi, situé à une dizaine de
    kilomètres à la sortie sud de la ville de Tamanrasset pour se procurer
    de l’eau potable et… gratuite. Quant à celle provenant d’In Salah, les
    ménages l’utilisent spécialement pour la lessive, le nettoyage et la
    toilette. «Je ne peux préparer du thé avec l’eau du robinet. Je suis
    déçu, car je comptais beaucoup sur ce projet», témoigne un serveur dans
    un café à Sersouf. Un sentiment partagé par Malika, enseignante nordiste
    habitant dans le quartier d’Adriane.


    «Je n’ai jamais pris le risque de boire cette eau. C’est vrai qu’elle
    sert à faire le ménage, à arroser les plantes… mais pas plus !»,
    affirme-t-elle. Un médecin ayant exercé pendant plusieurs années à In
    Salah, préférant garder l’anonyme, déclare avoir reçu des centaines de
    patients souffrant de calculs rénaux. «Une chose est sûre : l’eau salée
    est l’un des facteurs de cette maladie», affirme-t-il. Outre la salinité
    de l’eau, les consommateurs doivent subir la vétusté du réseau de
    distribution en eau datant… des années 1970 ! Il ne répond plus aux
    exigences requises compte tenu du volume de la distribution quotidienne
    moyenne, de 18 000 m3. Pire, les canalisations déjà en place n’avaient
    jamais fonctionné avant la réalisation du transfert d’eau In
    Salah-Tamanrasset. Depuis, le réseau ne cesse de montrer ses
    défaillances et son incapacité à supporter la pression des eaux
    transférées. «Il est insensé d’utiliser un réseau aussi vieux et de
    s’attendre à ce qu’il n’y ait pas de fuite, d’éclatement de tous les
    côtés !», s’exclame un cadre habitant à Sersouf. A Tafsit, à Malta ou à
    Adriane, pour ne citer que ces quartiers, des flaques d’eau se forment
    dans quasiment toutes les rues.



    Réseau vétuste

    Les services de l’Algérienne des eaux ont déjà procédé, selon des
    habitants de la wilaya, à la réfection de certaines fuites, mais de
    manière «palliative». Les mêmes conduites éclatent quelques jours après
    leur réparation. Résultat : même les quartiers raccordés ne sont pas à
    l’abri du manque d’eau. De leur côté, les services de l’ADE de la wilaya
    de Tamanrasset ont fait appel à un bureau d’études français, Seureca,
    pour établir une étude sur un nouveau réseau en alimentation d’eau
    potable. Son lancement est prévu pour le premier trimestre de l’année
    prochaine. Mais les services de l’ADE ne pourront crier victoire avant
    d’en finir avec le problème des branchements illicites dans la ville.
    «Tous les moyens sont bons pour “piquer” de l’eau», ironise un jeune
    chômeur. De nombreux particuliers se raccordent aux canalisations à
    l’aide de systèmes de tuyauterie improvisée, ce qui multiplie le nombre
    de fuites d’eau.


    Au train où vont les choses, les habitants de Tamanrasset commencent à
    croire à l’hypothèse selon laquelle le projet de réalisation du
    transfert d’eau In Salah-Tamanrasset aurait vu le jour pour alimenter le
    pôle industriel prévu dans la zone d’activité de Tidsi où plusieurs
    fabriques et usines seront réalisées. Et non pas pour la population. «La
    quantité d’eau parvenue à Tamanrasset dépasse largement les besoins de
    la ville, ce qui amène à douter des réels objectifs de ce projet»,
    soutient un cadre habitant au centre-ville. Une version qui nous a été
    confirmée à Alger par des cadres proches du projet.
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    مُساهمة من طرف admin الأحد سبتمبر 30, 2012 12:31 am

    ĂÔßćŃ
    merci

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